Bureau Présidentiel

Plus tôt, dans une chambre Universitaire

Voilà deux mois que le vieil Arimar était mort. Clara n'avait pas versé une seule larme à l'annonce de son décès (après tout, plus personne ne donnait encore long feu à ce vieillard), jusqu'à ce qu'elle apprenne qu'il ne lui avait pas adressé un seul centime sur son testament.

Une musique zen sur fond de bruit de vagues s'élevait dans la pièce. Assise en body dans la position du lotus, le front posé sur son tapis de yoga, Clara se releva lentement dans une élégante cambrure, accompagnée par une expiration maîtrisée.

C'est aujourd'hui que la vie Universitaire allait reprendre son cours "normal". Aujourd'hui que Frederick allait prendre en main les rennes de la Wingardium University. Cet homme avait toujours été un incapable doué d'une chance insolente et à qui tout réussissait. Il n'y avait donc pas de soucis à se faire pour lui. Mais avait-il la moindre idée de ce qu'était présider une institution aussi réputée que celle-ci ? N'allait-il pas, avec son caractère lunatique, claquer la porte de l'Université face à la quantité de travail qui n'avait jamais été son fort ?

Ses mains jointes au dessus de sa tête descendirent lentement pour venir se poser délicatement sur ses genoux, paumes vers le ciel. Après une série de lentes inspirations et expirations, Clara ouvrit les yeux. Le cadran magique au dessus de son lit à baldaquins indiquait : "L'heure de se préparer."

Maintenant

Miss Brannighan replaça ses lunettes à montures noires sur son nez. Dans quelques minutes, il serait 9:00, l'heure décente pour se présenter au nouveau Président de l'Université. Une certaine appréhension la retenait : Frederick savait-il déjà que sa secrétaire n'était autre que son ancienne camarade de maison, à Poudlard ? Sinon, comment allait-il la recevoir ?
En ce jour de rentrée, Clara Brannighan ne s'était pas permis plus de fantaisie qu'à l'accoutumée. Vêtue d'un tailleur noir affinant sa silhouette déjà svelte, elle portait sous sa veste un débardeur de satin blanc au décolleté affriolant, ainsi qu'un sautoir de perles noires et était chaussée d'escarpins vernis aux talons vertigineux.
Neuf heures zéro zéro. Clara donna trois coups à la porte.

Les heures déffilèrent mais la porte ne s'ouvrit toujours pas. C'est au environ de 15h, seulement 30 minutes après son reveil, que Frederik Rupperts posa le pied devant l'établissement de la Wingardium University. Quelques souvenirs lui revinrent en mémoire. Les quelques années qu'il avait passées ici lui avaient étés plutôt sympathique. Son oncle, qui n'était pas très regardant, le laissait faire un peu tout et n'importe quoi et c'était donc avec une certaine nostalgie que Frederik avançait d'un pas déterminé dans l'allée en terre qui prédédait le hall de l'université.

Les bruits sourds ses pas sur le sol battaient en rythme avec celui de son coeur. Zen, détendu, sans aucune honse de stresse apparante sur le visage, Fred semblait être un homme serain qui savait ce qu'il faisait. Pourtant, dans sa tête, c'était le flou total. A quoi pouvait bien servir un directeur dans un établissement ? A cette question il n'avait aucune réponse mais pour dire vrai, il s'en foutait un peu. Pour lui, être directeur voulait surtout dire ne dépendre de personne et faire ce qu'on voulait. Il voyait ce poste comme une vraie partie de rigolade et de toute façon, c'était lui le Président alors il ferait ce qu'il voudrait et ce qui n'était pas content, dehors!

Mais alors qu'un petit rictus apparaissait sur son visage, les mots que lui avaient laissés son oncle lui revinrent en tête. "Je lègue la Wingardium University à mon neuve, Frederik Rupperts en esperant qu'il aura les épaules pour la tenir." Les épaules, il les avaient, c'était sur. Mais serait il vraiment capable de prendre la tête d'une école et d'enseigner ? Surement que oui, cela ne devait pas être bien compliqué... Et bien que Frederik soit le genre d'homme à n'en faire qu'à sa tête, il ne voulait pas échouer sur ce coup en mémoire de son oncle qui lui avait rendu bon nombre de service lorsqu'il était plus jeune. C'était un peu grace à lui s'il avait pu entrer dans une école de Quidditch et c'était encore une fois lui qui l'avait tiré de l'affaire de Villeneuf de Bré... Enfin bon, tout ça était une autre histoire.

Après quelques minutes à tourner en rond et grace à l'aide d'une charmante et jeune élève, Fred avait réussit à enfin trouver le chemin de ce qui serait désormais son bureau. Seulement là, sa surprise fut bien grande d'y trouver une jeune femme sexy et qui l'attendait adossée contre u des murs du couloir. Avec un léger haussement de sourcil et une bonne dose de satisfaction dans la voix, Frederik pris l'initiative d'engager la conversation.

"Sympa le comité d'accueil... On offre un strip tease à tous les nouveaux professeurs ici ?"

Neuf heures cinq, Frederick n'était toujours pas là. Neuf heures dix. Neuf heures quinze. Si Clara n'avait pas si bien connu le personnage en question, elle aurait pensé qu'il s'était sans doute égaré. Mais il était beaucoup plus probable qu'il fusse en train de décuver d'une soirée trop arrosée. Lorsque la grande aiguille s'arrêta sur le 20 de son élégante montre moldue, Clara estima qu'il était l'heure légale de déclarer le professeur absent. Il arriverait sûrement dans la matinée.

Elle donna son premier cours magistral d'Histoire de la Magie dans les Pays Occidentaux dans l'amphithéâtre à dix heures. Elle en ressortit à midi et passa devant le bureau de Rupperts, toujours vide. Elle s'isola ensuite dans le calme de son bureau pour y déjeuner une salade océane et une pomme découpée en quarts réguliers en guise de dessert. Puis, elle repassa au bureau de Rupperts. Toujours vide. A quatorze heures, elle assura sa permanence au secrétariat, et après avoir traité quelques dossiers, impatiente et irritée, elle retourna de nouveau au bureau présidentiel ... toujours désespérément vide.

"Ce type ..." soupira la secrétaire en s'adossant au mur près de la porte.

Elle ferma les yeux et respira lentement, tourna les paumes vers le ciel et joignit pouces et index ensemble afin d'ouvrir ses chakra ._.
Jusqu'à ce qu'une voix la tire soudain de sa méditation.

"Rupperts !"

Ce ton indigné, Frederick le connaissait bien. Tout comme cet air pincé et ce regard réprobateur qui perçait à travers ces lunettes. Clara s'approcha de l'accusé de sa démarche ondulante, ses talons aiguille claquant sur le sol résonnant dans le couloir presque vide. Un instant, elle jaugea le menton mal rasé du nouveau Président, mais ne constata aucun symptôme de la gueule de bois qu'elle avait imaginée. D'un geste exagéré, elle leva son poignet quasiment à la hauteur de son visage, tira un peu sur la manche de sa veste afin de regarder sa montre, bien qu'elle sûsse (désolée ._.) parfaitement l'heure qu'il était.

"Quinze heures et quatre minutes ! A ce que je vois on a gardé les bonnes vieilles habitudes !"

Frederik sursauta presque lorsque la jeune femme prononça son nom. Les yeux grands ouverts et la bouche béante, Frederik fit un petit bon sur lui même ne s'attendait pas à un tel réaction...

"Bon c'est déjà bien tu connais mon nom, mais encore ?"

Etrangement, ce ton et ce regard ne lui était pas inconnu... Et même presque famillier... Il était presque sur que quelqu'un lui faisait souvent ça autrefois... Et puis la secretaire sexy avais dis les vieilles habitudes... C'était donc qu'elle le connaissait..

"Hey Bambi, on s'connait non ? Si j'ai déjà couché avec toi et que j'suis parti sans rien dire, c'est pas ma faute, j'avais du lait sur le feu..."

Bien que le nouveau président farfouille dans sa mémoire, aucune image ne lui revenait en tête. Qui pouvait elle bien être ? Peut être simplement un vieille fan qui avait amusait ses nuits lors d'un arret dans une ville quelconque mais ce regard lui était bien trop famillier pour que se soit ça... Il avait trop souvent sentit ses yeux pesant et menaçant dans son dos pour que ce ne soit qu'une histoire de quelques semaines... Non, il devait avoir vu cette femme pendant plusieurs mois, voir années pour que cela lui donne un tel frisson dans le dos. Peut être était-ce durant sa jeunesse, pendant les années qu'il à passé à poudlard... Oui cela pouvait bien être ça mais sa mémoire était bien trop flou concernant cette époque pour se souvenir de quoi que se soit... Puis, soudainement, un flash lui revint en tête... Son doigt se pointa vers la blonde au tailleur affriolant et son air devint bien plus troublé...

"Catherine Alfurine! Mais qu'est ce que tu fais là ? Ecoute, j'osais pas t'le dire au collège mais bon, je supportais pas ton chien et puis franchement, heuresement que t'as changé de couleur de cheveux parce que ça t'allais pas du tout hein..."

Sans s'en rendre compte, Frederik se plantait totalement de personne et plus le flot instopable de parole sortait de sa bouche, plus il s'enfonçait dans des sables mouvants...

Les bras croisés contre sa poitrine, Clara s'était tue pour écouter les explications de Frederik, mais comme elle aurait dû s'y attendre, celui-ci était complètement à côté de la plaque. Mieux encore, il ne la reconnaissait même pas. Comme quoi l'abus d'alcool était mauvais pour la mémoire. La bouche pincée et le regard noir derrière ses lunettes, Clara avait l'air de Super Nanny observant un gamin en train de faire une bêtise et se demandant quelle punition elle allait bien lui réserver.

"Bambi ?" répéta la jeune femme, offusquée.

La goutte d'eau fut lorsqu'il la confondit avec une autre ... qui plus est, Catherine Alfurine, la fille la plus moche de Serdaigle durant leur temps à Poudlard !

"Imbécile," lança Clara entre ses mâchoires serrées, réprimant une envie de lui lancer son talon aiguille dans le front. "Comment oses-tu me comparer avec cette nouille qui ne savait même pas aligner deux équations d'arithmancie ! Et figure-toi que j'ai toujours été blonde, Frederik Rupperts ! Je me demande vraiment ce qui est passé par la tête de ton oncle, cet homme respectable, quand il t'a nommé sur son testament. La vieillesse a dû lui faire perdre la raison ¬¬"